Face à la volonté d’étudiants de l’UNIL de rendre partisane l’université de Lausanne à l’égard du conflit opposant l’état d’Israël au Hamas, nous, également étudiants au sein de l’UNIL souhaitons montrer tout notre soutien aux décisions prises par la direction de l’UNIL et appelons à la nuance dans l’actuel débat sur le conflit.
Personne ne se réjouit de la mort de civils gazaouites, mais il n’est pas non plus évident ni naturel d’ignorer les otages détenus par le Hamas et la perpétuation de pratiques barbares du 15ème siècle dont le groupe terroriste a fait l’objet.
Pour répondre aux cris à la discrimination de certains étudiants, suite au refus de l’UNIL à autoriser l’organisation d’un match caritatif en soutien aux victimes de Gaza, il nous parait indéniable qu’une telle autorisation en faveur d’un camp ou d’un autre aurait sérieusement porté atteinte au devoir de neutralité de l’UNIL ainsi qu’à la nécessité de respecter les sensibilités de l’ensemble ses étudiants. Toutes ces sensibilités ont droit à une certaine considération, même lorsqu’elles n’entrent pas dans le champ de vision de certaines associations de l’UNIL.
Certains conflits internationaux sont plus clivants que d’autres et celui-ci en est un exemple très clair. L’actualité est extrêmement complexe et des victimes sont à déplorer de tous les côtés, le catéchisme unificateur de certains n’a pas à être institutionnalisé.
Quant à la venue du président français qui est assimilé à du militantisme pro israélien par l’association, il n’était pas prévu que celui-ci vienne exposer une position à l’égard du conflit, mais simplement de rendre publique une discussion autour du sujet du futur de l’Europe dont un maximum de personnes pourront tirer quelque chose d’intéressant, voir même d’exceptionnel. Il reste, au-delà des considérations politiques de certains, un chef d’état voisin élu démocratiquement et a par conséquent toute la légitimité à nous rendre visite au côté d’Alain Berset.
En accueillant ces personnalités de haut rang, l’université ne servira de vecteur ni pour récolter des fonds, ni pour répandre un quelconque point de vue sur le conflit. Comparer cette visite à l’organisation d’un match caritatif en faveur d’un camp n’a donc ni queue ni tête.
Nous réitérons pour ces raisons tout notre soutien aux décisions prises par la direction de l’UNIL.
Soyons sensibles à toutes les victimes et abordons les conflits avec pragmatisme et réelle réflexion, ne sombrons pas dans la facilité des idées toutes faites.
Oui à une UNIL neutre.